Nous allons parler du “bandeau cookie”, vous savez, celui que l’on voit fleurir sur tous les sites et applications, et qui est géré par une “Consent Management Plateform”, plus communément appelé CMP.

Définition des cookies donné par la CNIL :

Le cookie est une suite d’informations, généralement de petite taille et identifié par un nom, qui peut être transmis à votre navigateur par un site web sur lequel vous vous connectez. Votre navigateur web le conservera pendant une certaine durée, et le renverra au serveur web chaque fois que vous vous y reconnecterez.

Quelle est la nouvelle recommandation donnée par la CNIL ?

C’est officiel !

 

Depuis le premier octobre, les sites internet n’ont plus que cinq mois (jusqu’au 31 mars 2021) pour adopter 2 règles simples sur le consentement à la publicité ciblée et l’utilisation des cookies, sous peine de sanction :

 

  • TRANSPARENCE

Un devoir d’informer de façon claire et synthétique sur la nature du ciblage : publicité personnalisée ou non, publicité géolocalisée, personnalisation du contenu ou encore partage d’information avec les réseaux sociaux.

 

  • CONSENTEMENT

Il doit être aussi simple de refuser les traceurs de publicité que de les accepter, donc un clic pour l’acceptation et un clic pour le refus, alors qu’aujourd’hui c’est plutôt plusieurs clics pour le refus et un clic pour accepter.

Vous l’aurez compris, l’ « Opt In » ou acceptation, vu la symétrie du consentement demandé par la CNIL, va baisser de 80-90% actuellement à moins de 50%, voire diminuer jusqu’à 20%.

(selon les baromètres de Commanders Act et de l’agence Empirik)

 

La raréfaction de la donnée utilisateur, pilier des dépenses publicitaires, risque de fortement impacter les éditeurs. C’est un changement profond de modèle économique, avec un risque de voir le CA baisser de 30 à 50%.

 

Si l’on ajoute à cela la fin des cookies tiers sur Google Chrome en 2022 et déjà leur suppression sur des navigateurs comme Safari ou Firefox, le risque de perte augmente encore.

Quelles solutions pour les éditeurs et publicitaires ?

Travailler ces prochains mois sur une stratégie cookie-less et consent-less (cookie wall?) apparaît inévitable pour les éditeurs de contenus.

Pour revenir au sujet CMP et consentement, peut-être que le plus urgent pour les éditeurs utilisant Google Ad Manager (et ils sont très nombreux), est de statuer sur la base légale des finalités 2, 7, 9 et 10 du TCF v2, consentement ou intérêt légitime.

Pour faire simple : 

 

S’il y a refus de la part de l’utilisateur et base légale du consentement :

le service GAM est indisponible et donc absence de toute publicité. Se posera ensuite la question de la solution technique à déployer pour diffuser de la publicité autrement que par l’outil Google au risque de voir une chute brutale des revenus. Il faudra le remplacer par un autre AdServer qui lui sera en capacité de diffuser de la publicité lors du refus de consentement.

 

S’il y a refus de la part de l’utilisateur et base légale intérêt légitime 

(qui stipule que même si il y a un refus de consentement, certains services doivent continuer à fonctionner pour la survie de l’activité et de l’entreprise)

Le service Limited Ads est activé par GAM, avec la possibilité de faire le ciblage sur les adresses IP ou du contextuel.  Uniquement valable pour les campagnes directes et en médiation.

Le choix me parait simple, mais peut-être un peu moins à mettre en place.

Si pas de consentement, il paraît primordial de trouver une alternative à Google Ad Manager, pour éviter tout recours à l’intérêt légitime sur des finalités à la limite des recommandations de la CNIL. Également, permettre aux campagnes programmatiques en enchères ouvertes de diffuser sur des critères de ciblage contextuel et privacy by design ( protéger les données personnelles dès la conception du traitement des données ).

C’est donc un gros chantier qui s’annonce pour tous les acteurs de la publicité digitale, avec comme date butoire : le 31 mars 2021.

 

Pour en savoir plus, Stratégies en parle par ici 

Florian Poulain
Chef de projet monétisation et Revenue Management